Quel plaisir que ces petites Grenadines! Nous nous y plaisons de plus en plus, à simplement écouler les journées. Chacun fait ses trucs, lego pour les enfants, planification scolaire pour Catherine, pêche pour Ronald, entrecoupé de lecture, de musique de baignade et de plage. Le Monopoly est aussi devenu très populaire auprès des enfants qui se regroupent sur Oséo pour une petite partie!
Après notre séjour à Mayreau, nous sommes retournés sur l’île de Union pour s’arrêter dans Chatham Bay que nous avions bien envie de voir. Le décor est grandiose! De hautes montagnes d’un vert foncé entourent cette grande baie aux eaux calmes et claires. Au pied des falaises, nous plongeons dans de beaux fonds marins et voyons un banc de calmar. Ils sont étranges ces calmars! Ils nagent sur place en bande avec leurs ailerettes latérales et vous regardent avec leurs gros yeux, on n’ose franchement pas trop s’approcher!
Ronald nourrira sa famille, et même Rêve d’océan, pour la première fois grâce à sa pêche! Bravo Ronald!! Il a aussi pêché un calmar, un seul puisqu’on ne savait pas trop comment l’apprêter. Et c’était délicieux, malgré l’allure peu ragoutante!
Julien lui se rentrera une énorme épine de cactus dans le pied sur la plage. Ouch! Pauvre Julien, après la méduse le cactus, c’est toujours lui qui goutte aux attaques de la nature! Pourvu que la prochaine de soit pas d’un requin!
Nous passons ensuite par Clifton, cet ancrage que nous détestons entre tous où on se fait aborder dès notre approche par des Boyboats insistants et où ça brasse tout le temps. Mais nous n’avons pas le choix, c’est notre dernière journée dans les Grenadines et il nous faut faire notre sortie aux douanes et à l’immigration. Nous sommes avec Rêve d’océan, Ronald et Dominic se chargent des douanes, Catherine et Marie-France des courses. Les femmes se font offrir un bon jus de fruit par Jenny! C’est que c’est la troisième fois que nous faisons tous nos achats à son petit kiosque de fruit et légume. Madame Jenny nous fait toujours de bon prix et nous offre toujours de petits cadeaux, bananes, mangues, et aujourd’hui cocktail de fruit. Merci Jenny!
Attention requin!
Et c’est un départ vers notre prochain pays : Grenade! Ce n’est pas très loin, juste l’autre petite île d’à côté, sur l’île de Carriacou qui appartient à Grenade. À moins de deux heures de voile, une belle voile vent à 120 degré sans vague. Catherine met les lignes à l’eau et hop, une touche! Un poisson! C’est un barracuda, encore vous direz, mais non, nous sommes contents, ici, ils ne sont pas infectés par la ciguatera, on ne trouve pas cette toxine à ces latitudes. Nous sommes bien curieux de déguster cette chair blanche et ferme et, franchement, c’est excellent!
Catherine et son poisson, un beau barracuda de 3 livres, 24 pouces.
Les habitants de Carriacou sont formidables. Tous accueillants, souriants, chaleureux. Mais on ne peut pas en dire autant de leur douaniers qui ont fait un savon-monstre à Ronald, le menaçant même d’une amande sévère, voire de prison (!) parce que nous ne sommes pas allé faire nos douanes dès notre arrivée. C’est que nous avons jeté l’ancre à 15h00, les douanes ferment à 16h00. Le temps de ranger les voiles, se ramasser, c’était serré, nous décidons d’y aller le lendemain. Mais les douaniers, ils étaient pas contents…
Une chance que les douaniers n’avaient pas vu que Catherine et les enfants regardaient tranquillement la télé dehors, nous serions sans doute tous en prison! L’équipage ne doit « normalement » pas mettre pieds à terre tant que les procédures ne sont pas terminées, mais peu de douaniers s’en formalisent…
Après les douanes, on marche la longue plage de Tyrrel Bay histoire de découvrir ce nouveau village. La plage est entièrement bordée de mancenilier un arbre entièrement toxique qu’on retrouve fréquemment dans les Antilles. Tout est toxique : fruit, feuilles, écorce. Y toucher provoque des brûlures. On évite donc les nombreux fruits tombé par terre.
On rencontre les gens, on visite les petites épiceries, petit rituel d’arrivée dans un nouvel endroit! « Qu’est-ce qu’il y a de bon à trouver et manger ici »! Et on croise un minibus qui nous demande si on veut aller à Hillsborough. Il fait un soleil magnifique, demain on annonce de la pluie, pourquoi pas! On embarque donc tous les quatre pour 9 EC, soit moins de 4$. La ballade en ville était très bien, mais c’est le tour de minibus qui plait le plus aux enfants! Et ça nous permet de voir l’intérieur des terres bien vivante et habité. On respire les diners qui mijotent, les feux de broussailles, la terre et les chèvres. On entend les coqs qui chantent.
Nous sommes le 17 juillet. Il y a un an, nous quittions notre chez nous du Québec pour nous lancer vers l’aventure. Quel bonne décision! Nous voilà ici, à Carriacou, nom inconnu jusqu’alors. Nous sommes privilégiés, nous le savons. On célèbre cette journée avec un bon restaurant, vue sur la mer, un Bitter Lemon pour les enfants et une Carib pour les parents!
Hillsborough, joli! On y trouve un pain aux épices succulent, et également une petite bibliothèque qui plait bien à nos jeunes lecteurs!
Les célébrations se poursuivent sur Oséo où on sabre la champagnette!
Des Boyboats originaux à Tyrrel Bay. Celui-ci nous vend du vin à 20 EC la bouteille, un autre nous apportait des huitres de mangrove absoluement délicieuse!
Ce sera tout de Carriacou pour cette fois. Nous décidons de repousser la visite de Sandy Island et Paradise Beach à notre retour en octobre et de profiter de la belle météo du samedi pour se rendre sur l’île de Grenade. Nous avons un temps splendide, un soleil radieux, un vent arrière sur une mer plate, quel bonheur de naviguer toute voile dehors. Encore une fois, nous nous sentons privilégié d’être là, à ce moment précis. Nous nous faufilons au travers de plusieurs îles aux reliefs dramatiques qui sont de toute beauté sous cette lumière matinale. Il est 9h00 au moment où nous longeons Kick Em Jenny et l’île Ronde, un ensemble parfait de beauté sauvage. Tout autour, nous voyons planer les poissons volants et plonger les oiseaux de mer. Quelle nature!
Nous contournons ensuite la zone d’exclusion du volcan sous-marin Kick Em Jenny. Ouf, pas d’éruption sous la quille! Et nous voilà à Grenade. Grenade, que dire de celle île? Nous sommes subjugués par sa beauté. Une luxuriance de nature accrochée à des pics montagneux et enchâssés dans des vallées baignées de brouillard. Toute l’île que nous longeons du Nord au Sud n’est que beauté. Jusqu’à St-George, sa capitale, avec sa façade sur la mer qui baigne dans la lumière chaude de l’après-midi.
En navigation, Julien, dans son monde, qui lit son 3e Harry Potter en 3 jours, tandis que Léa, elle, toujours avec nous, prête à aider. Une vraie moussaillonne!
Nous nous ancrons dans le mouillage de St-George où nous retrouvons nos copains du Grosloup. À tribord se trouve la longue plage de Grand Anse, à bâbord la ville de St-George, devant une petite plage bordée de flamboyants, le coup d’œil est superbe!
Nous nous rendons à terre visiter la marina Port-Louis. Nous avons idée d’y élire domicile pour un temps, peut-être un mois puisque les tarifs y sont alors réduit de moitié. Ça nous changerait d’être à quai, avec la piscine, la ville à côté…
Mais non. La marina est bien jolie, de beaux jardins comme Catherine aime, une piscine comme les enfants aiment, de l’eau plate pour des nuits paisibles comme Ronald aime. Mais on n’achète pas. La marina nous mettait au dernier quai, loin de tout, avec les bateaux de charter. Il y a tout ça, mais il manque un petit quelque chose… on gardera nos sous et se gâtera autrement!
Et maintenant, à nous Grenade!!