Saba, quel bijou, quelle beauté, quelle île unique dans les Antilles! Une une île-bijou, île-caillou, comme un diamant émergé de l’eau. Elle est tout en falaise, absolument inaccessible par pratiquement tous ses côtés, aucune plage. Il n’y a que deux façons d’y mettre pied : par l’ancien accès, des escaliers abruptes dans la falaise, ou la nouvelle, un port protégé par une jetée avec une route qui monte en lacet jusqu’aux villages blottis au creux des plateaux-vallés.
Saba aura été pour nous notre dernier cadeau des Antilles. C’est notre dernière île des Petites Antilles… C’est un chapitre de notre voyage qui se termine… Mais en grande beauté heureusement.
En navigation vers Saba avec Léa qui barre à voile et maman qui prendra la relève lorsque le vent se lèvera plus fort. Une autre magnifique nav à des vitesses enivrantes jusqu’à 8.5 noeuds.
On appelle Saba : The Unspoiled Queen. Verte, vierge, trônant majestueusement à plus de 3000 pieds d’altitude, Saba est un paradis de tranquillité, d’unité, de beauté, un refuge à mille-lieu de la sur-activité des mondes modernes.
Saba est une île-caillou, toute petite. Voisine de Statius, à 25 miles de St-Martin, elle ne fait que 5 miles carré de superficie, moins de 10 km carré! C’est pour ainsi dire, une île-village, elle ne compte pas 2000 habitants! Mais tous ses habitants l’ont choisi, ont choisi d’y vivre, car Saba est merveilleuse. Beaucoup s’y sont installés après avoir quitté leur coin de pays et en être tombés amoureux. On y a rencontré un Colombien établis depuis trois ans, Rodney notre chauffeur Sud-Africain installé depuis sept ans avec sa femme boulangère, des Néerlandais, une grand-mère Montréalaises avec sa fille étudiante à l’Université de médecine et ses petits-enfants…
On a vraiment aimé Saba. L’île en fait, car côté mouillage, Saba n’est pas facile, quoique grandiose. Une île-cailloux, ça n’offre pas grand protection. La houle contourne à tout coup par le nord ou par le sud, si bien que le mouillage est réputé rouleur. Nous y avons bien roulé un peu, mais ce fut somme toute tolérable. Nous avions soigneusement choisi notre moment pour s’y rendre, une fenêtre météo sans vent, la houle était donc longue et douce. Reste que nous n’y avons pas passé nos meilleures nuits.
Nous y serons tout de même restés trois jours et trois nuits. Le temps qu’il faut pour faire le tour de l’île avec notre chauffeur Rodney, admirer ses points de vue, rouler et marcher sur ses routes impossibles (on appelle d’ailleurs sa route The road that couldn’t be built et un tronçon en particulier The road that shouldn’t have been built!) en plus de se balader dans ses villages – The Bottom et Windwardside, grimper ses milliers de marches dans ses beaux sentiers de randonnées et plongés dans ses eaux incroyablement translucides. Nous y avons vu tortues, des poissons jamais vus immenses, des éponges tubulaires bleues vifs ou violets.
L’arrivée à Fort Bay ne paie pas de mine… On se croit en pleine carrière de gravier! Mais sitôt grimpée sa route en épingle, c’est un tout autre paysage qui s’offre à nous : Saba tout en beauté.
Nous avons fait le tour de l’île en taxi en compagnie de Rêve d’Océan. Au menu de la journée, la visite entre The Bottom et l’aéroport en matinée, pique-nique et ballade à Windwardside au midi et ascension du Mt. Scenery et ses 1064 marches en après-midi.
Plaque en l’honneur de M. Lambert Hassel, celui grâce à qui Saba a maintenant sa route. On la dit The road that couldn’t be built parce que les ingénieurs hollandais, après étude de l’île, avaient affirmé qu’il était impossible de construire une route ici. Alors M. Hassel, habitant de Saba, s’est fait livré un cours de construction de route par correspondance et a construit la route! D’où le nom de cette route!
Windwardside est tout à fait charmant comme village, avec sa boulangerie délicieuse, sa petite épicerie étonnamment bien garnie, ses jolis maisons. Juste ce qu’il faut de touristique, sans plus!
À midi, au plus chaud, nous entreprenons l’ascension du Mount Scenery, le sommet de l’île. 1064 marches! Une randonnée de trois heures sous la végétation tropicale à grimper et descendre des marches! Une grimpée à pic et une descente glissante!
Nous y sommes presque, plus qu’une centaine de marches et nous aurons droit à la Scenic View!
… Et la récompense est grandiose! Toute l’île sous nos yeux, on y voit les village de Bottom, Windwardside, des criques turquoises, des collines sublimes et même l’aéroport!
La deuxième journée à l’île, nous la passerons à bord et à l’eau, à se balader en kayak et paddleboard, plonger autour d’Oséo. Et, bien que nous souhaitions attendre le vent pour quitter vers l’Ouest en direction de Ste-Croix, nous quitterons finalement au troisième jour, dans un calme plat tout à fait inhabituel, sans un pet de vent mais une mer absolument plate seulement parcourue d’une très longue houle, à moteur. Comme nous ne prévoyons quitter que vers 15h30 pour une navigation de nuit, nous profitons de la matinée et de notre visite obligatoire à Fort Bay pour la clearance pour retourner à The Bottom, histoire d’y marcher tranquillement, de s’éviter ainsi des heures à se faire rouler à bord (!) et de se rendre jusqu’à « The Ladder ». The Ladder, ce sont les marches dans la falaise, l’ancien unique accès à l’île. La petite cabane qu’on aperçoit, c’était les anciennes douanes. Et l’image des accostages difficiles d’antant…
Les navires qui arrivaient à Saba, espérant trouver refuge, était souvent obligés d’attendre plusieurs jours avant de pouvoir toucher terre, la houle déferlant sur la falaise rendant impossible un atterrissage. Et une fois à terre, il fallait grimper les 524 marches de pierre avant d’enfin atteindre la douane et la civilisation, parcours exténuant, nous en témoignons! Mais encore une fois, décor et vue magnifique sur la mer et nos bateaux, qui roulent allègrement sur la longue houle!
Alors un petit repas en ville au chinois (!), quelques derniers pas au village et on redescend vers le port. Faute de taxi, on le fait à pied et c’est assez amusant à descendre cette route!
Au revoir Saba. Ce fut chance de se croiser et cette île s’inscrira définitivement parmi nos plus belles visitées.
Le soleil qui se couche sur l’horizon alors qu’Oséo avance doucement vers notre prochaine destination, Ste-Croix. La navigation à moteur n’est pas aussi belle que la voile, mais il est si bon de voguer sur une mer calme, notre esprit a toute liberté pour aller d’une pensée à une autre.
Et nous pouvons manger avec appétit en mer, et même cuisiner!
… et comme la mer est calme et qu’il fait très chaud, on s’échange des Mr Freeze d’un bateau à l’autre! Voyez l’échange qui se fait en pleine nav dans le sac suspendu au bout de la gaffe!
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Quelques images d’Anguilla, que nous avons visité entre St-Martin et Saba. Une seule nuit passée, île réputée pour ses plages mais coûteuses à visiter, à moins de ne rester qu’à Road Bay où c’est alors tout à fait gratuit. Ce que nous avons fait! Et un tampon de plus au passeport!
Les enfants en conversation au bureau des douanes avant une ballade sur la plage et l’unique rue de Road Bay. Une bien courte visite! Mais du magnifique sable fin sous les pieds.